Education positive du chien : principes et bienfaits
Les méthodes d’éducation positive sont de plus en plus conseillées dans l’éducation canine. Même s’il est trop réducteur de définir l’éducation positive ainsi, on peut dire qu’une approche éducative qui va mettre en avant la motivation du chien afin de garantir le bon état émotionnel du chien et optimiser son processus d’apprentissage. Dans cet article, nous détaillons les principes et les bienfaits de l’éducation positive du chien.
Les principes de l’éducation positive du chien
En quelques mots, l’éducation positive du chien est une approche dont l’objectif est de mettre en avant une éducation basée sur une sorte de coopération et non sur la contrainte ou l’évitement. Quand on éduque un chien de manière positive, la finalité c’est de lui apprendre ce qu’il est censé faire. Dans ce cas, on renforce les bonnes actions au lieu de mettre en lumière ses mauvais comportements, ses erreurs et ses incompréhensions. C’est aussi, éviter de sanctionner son chien de manière gratuite et le pousser à l’obéissance sans prendre en compte ses états d’âme, son passé, son caractère ou encore sa sensibilité.
Pour mieux comprendre ce concept, il serait pertinent de prendre l’exemple d’un enfant. Si on souhaite lui apprendre une règle de vie élémentaire, comme bien regarder des deux côtés de la route avant de traverser, on a deux options :
On a le choix d’anticiper l’erreur de l’enfant en lui expliquant avant de traverser, comment se comporter pour le sécuriser. Une fois qu’il aura réalisé l’action, le féliciter de son bon comportement. L’autre option c’est d’attendre qu’il manque de se faire renverser pour lui expliquer, après, comment se comporter pour traverser la route.
Donc, dans le premier cas, l’idée, c’est de mettre l’accent sur la motivation de l’enfant à réaliser la bonne action pour les bonnes raisons. Par contre, dans le second cas, on veut mettre en avant le comportement à bannir pour éviter un inconfort ou une catastrophe. Toutefois, dans les deux cas, l’apprentissage final sera le même. Par conséquent, mettre l’accent sur le côté négatif sera plus facile à mettre en place. Cependant, la différence se situera au niveau de l’état émotionnel de l’individu en train d’apprendre et la qualité des relations entre « l’éducateur » et « l’élève ».
Pour le cas du chien, la seule différence réside dans le fait qu’il est incapable de conceptualiser une idée et donc n’est pas en mesure de comprendre une explication verbale. En d’autres termes, il ne peut pas comprendre une idée abstraite. Il devra donc faire l’expérience concrète et son apprentissage ne peut se faire qu’avec l’instant présent. Il est donc impossible de lui expliquer quel comportement il doit avoir. Le mieux c’est donc de lui faire faire pour qu’il comprenne.
Pour résumer, l’éducation positive consiste à trouver des méthodes adaptées à chaque chien, à chaque maître avec des outils non-coercitifs et des techniques qui peuvent être modulées selon chaque chien. Cela veut dire que l’éducation positive est constituée de plus d’une méthode. Il faut bien noter que tous les chiens sont différents. Le plus important dans l’éducation, c’est de comprendre le chien de par son comportement et son fonctionnement et de savoir lire ses attitudes.
Les outils utilisés pour l’éducation positive
Les outils utilisés dans le cadre de l’éducation positive sont répartis en deux grandes catégories. On note ainsi les récompenses et le clicker.
Les récompenses
Très souvent, l’éducation positive est associée à la friandise et c’est d’ailleurs l’une des principales critiques adressées à cette approche. En réalité, la friandise n’est qu’un outil qu’il faut utiliser avec intelligence de la même manière qu’un jouet ou une caresse. Il faut adapter les récompenses pour éduquer son chien à l’exercice qu’on souhaite mettre en place. Chaque fois que le chien accède à quelque chose qu’il souhaite, il est récompensé en conséquence.
En guise d’exemple, si le chien aboie pour rentrer dans la maison et que vous le faites entrer, vous aurez valorisé l’action d’aboyer. Cette action sera entretenue par la suite, car vous venez juste de récompenser votre chien d’avoir aboyé. Ce qui est bien si c’est ce que vous voulez mettre en place. Par contre, si le fait d’aboyer n’est pas le comportement que vous souhaitez qu’il répète, il vous faudra alors augmenter la récompense pour un retour au calme : le chien s’assoit devant la porte, il peut rentrer.
Donc, récompenser son chien, c’est lui donner de la motivation à recommencer un comportement que l’on veut qu’il réitère. Il faut toutefois veiller sur le timing des récompenses et de leurs cohérences. Aussi, ces récompenses doivent être suffisamment spéciales pour qu’elles gardent une certaine valeur aux yeux de votre chien. Elles ne doivent pas non plus être gratuites au risque de perdre leur efficacité.
En dehors de la friandise, vous pouvez trouver différentes sortes de récompenses.
- La récompense « voix »
Elle permet de mettre en place une interaction directe et spontanée avec le chien. Cependant, il est nécessaire de savoir jouer avec différentes intonations pour que l’animal puisse comprendre la nuance entre un « c’est bien » et un « non ». Si la récompense verbale est neutre, le chien ne ressentira pas l’envie de réitérer le comportement qui lui a permis d’obtenir cette intonation de votre part.
- La récompense « caresse »
Elle est peut-être la récompense la plus utilisée. Elle est parfois très risquée aussi. Certains chiens n’aiment tout simplement pas le contact physique et n’apprécient pas les papouilles intrusives. Donc, avant de caresser un chien, il faut lui demander en ayant votre paume tendue vers lui. C’est seulement après que le chien aura reniflé votre main que vous pourrez le caresser. Notez qu’il faut toujours privilégier une caresse sur le côté ou au niveau du cou du chien, mais, pas la tête.
- La récompense « jeu »
Elle est souvent compliquée à mettre en place lors d’un exercice d’éducation. En effet, cela peut déconcentrer le chien. Il est conseillé d’utiliser cette récompense en fin d’exercice pour bien défouler le chien après une séance.
Le clicker
Le clicker est un boîtier en plastique avec une baguette métallique à l’intérieur. La méthode du clicker training a été fondée et démocratisée par Karen Pryor qui est une spécialiste américaine en psychologie du comportement et biologique des mammifères marins. Elle a ensuite décliné ses recherches et observations auprès des animaux de compagnie. Il existe trois techniques pour réaliser la méthode du clicker training.
- La méthode du leurre : elle consiste à accompagner le chien avec une friandise pour qu’il adopte un comportement spécifique.
- La technique de la capture : il s’agit de clicker une attitude que le chien adopte naturellement : se secouer, éternuer ou encore aboyer.
- La technique du façonnage : ici, on viendra fractionner un exercice en plusieurs étapes et clicker à chacune des étapes franchies pour atteindre l’objectif.
La méthode du clicker est de plus en plus utilisée de nos jours et il faut dire qu’elle est particulièrement efficace.
Les bienfaits de l’éducation positive du chien
Éduquer son chien par le biais de l’éducation positive vise à développer de bons comportements au lieu de punir ses mauvais comportements. Cette méthode comporte plusieurs bienfaits.
- Les bienfaits pour l’animal
L’éducation positive rend le chien plus serein. Il ne sera pas stressé pendant la réalisation des séances. Elle facilite l’apprentissage des bonnes manières au chien. Il se sentira respecté et aimé. Durant toutes les étapes de l’apprentissage, l’éducateur prend en considération les sentiments du chien et son caractère tout en respectant son état émotionnel.
- Les bienfaits sur la relation entre le maître et le chien
Cette méthode sert aussi à améliorer les relations entre le maître et le chien. Elle permet d’établir une atmosphère favorisant la confiance et le respect réciproque. En outre, l’éducation positive influe en douceur sur le comportement du chien à l’égard de son maître. Il est important de signaler qu’une éducation trop stricte dans laquelle on accentue la punition entraîne des troubles de comportements sur le chien. La fugue en est un exemple bien regrettable. L’éducation positive est donc en tout point bénéfique.